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26 rueTroyon Sèvres.

 

Le bâtiment situé 26, rue Troyon, est une propriété qui fut successivement la demeure d’un général de Napoléon, une école de jeunes filles et une maison de convalescence de soldats coloniaux avant de devenir le Collège arménien.

Louis-Albert-Guislain Bacler d’Albe est considéré comme l’un des meilleurs cartographes de son temps. Nommé chef du cabinet géographique de l’empereur Napoléon en 1804, il le suit dans toutes ses campagnes où il semble avoir été associé de près aux décisions. En remerciement de ses services, il est fait baron en 1810. En 1814-1815, il dirige le Dépôt de la Guerre, service de cartographie des armées – lequel deviendra à la fin du XIXe siècle le Service géographique des armées puis en 1940, l’Institut géographique national.

Après la chute de l’Empire, il se retire à Sèvres dans sa demeure, rue de Vaugirard. Il se consacre alors aux arts et réalise de nombreuses gravures de Sèvres et des dessins pour la Manufacture jusqu’à sa mort le 12 septembre 1824.

Par la suite, après avoir accueilli une école secondaire de jeunes filles jusqu’en 1890 puis être restée inoccupée durant plusieurs années, la maison abrite la « Croix verte française ». Cette société de secours aux militaires coloniaux avait été fondée en 1888 par René de Cuers et venait en aide aux rapatriés du Tonkin. Rapidement, l’assistance s’était élargie aux rapatriés des autres colonies. En 1901, les secours sont accordés aux veuves et orphelins de coloniaux et aux rapatriés de Chine. La maison de convalescence, établie à Sèvres en 1898, comptait 120 lits répartis en quatre dortoirs auxquels s’ajoutaient les lavabos, réfectoires, cuisines, vestiaires et infirmerie.

En 1928, s’y installe le Collège arménien Samuel Moorat de la congrégation des mékhitaristes. Fuyant l’avancée turque en 1715, Mekhitar son fondateur, trouve refuge à Venise avec laquelle l’Arménie entretient des relations politiques, commerciales et religieuses. En 1834, à Padoue, la congrégation fonde le Collège arménien grâce au don d’un bienfaiteur arménien des Indes, Samuel Moorat (1760-1816) qui voulait ainsi remercier les pères mekhitaristes de l’éducation apportée à ses enfants. Ce collège portera le nom de son mécène. En 1845, deux pères de la congrégation se présentent au roi Louis-Philippe afin de solliciter son aide. Par décret du 11 juin 1846, le collège est placé sous protection royale et déclaré d’utilité publique. Cette protection est renouvelée par le gouvernement de la IIe République. Déménagé au 12, rue Monsieur à Paris, le collège a pour vocation d’enseigner l’arménien et le français aux jeunes venus de provinces arméniennes afin qu’ils puissent, lors de leur retour dans leur pays d’origine, diffuser la langue et la culture française. Lors de la guerre de 1870, le collège se réfugie à Venise jusqu’à la fin de la Première Guerre Mondiale. De retour en France, où il s’installe à Sèvres en 1928, il est obligé de fermer ses portes au début de la Seconde Guerre Mondiale. L’établissement rouvre en 1945 après restauration des bâtiments.

Les façades et toitures du collège ainsi que le vestibule, le salon d’honneur et le petit salon ont été inscrits en 2003 à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques.

Source : Sèvres.fr

Hymne du collège Samuel Moorat

Քայլերգ Մուրատ Ռափայէլեան վարժարանի

 

Քաջաց զէնքի յաղթութեանց հետ

Եւ փառքերու հանճարի,

Ձեր բարերար անմահ անուան

Թող հայրենի երգեն Մուսայք:

 

Ձեր սրտին մէջ իջաւ պատգամ

Տալ Աստուածեան մեզ բարութիւն.

Մենք ենք ծաղիկ ձեր երազին ,

Անմահ Մուրատ, Ռափայէլ:

 

Դուք գիտութեանց ու արուեստից

Լոյսի տաճար կերտեցին մեզ,

Հայ մանկութեան նոր կեանք տըւիք,

Բացիք փառքի վեհ ասպարէզ:

 

Հանդրին ափէն մինչ Հայաստան   (pour Sèvres c’était : Սենի ափէն….)

Չքնաղ գործոց ձեր յիշատակ

Երախտապարտ որդւոցըդ պար

Պիտ’ հռչակեն դարուց ի դար:

 

Եւ ձեր կերտած հաստատութիւն,

Պայծառափայլ ջահ անսասան եղիցի,

Ազատ հանգոյն Մասեաց:

Քաջաց զէնքի յաղթութեանց հետ

Եւ փառքերու հանճարի,

Ձեր բարերար անմահ անուան

Թող հայրենի երգեն Մուսայք:

 

Երգեն սրտեր, ու ձեր ճակտին

Յաւերժական թող հիւսեն

Պըսակներ անթառամ:

Le collège arménien de Sèvres proche d’une nouvelle vie

Publié le 11 mai 2015 par Philippe Bonnet

 

Vue partielle du collège arménien de Sèvres. Photo: LSDPUn petit piano à queue occupe le grand hall du bâtiment central. C’est un cadeau du chanteur Charles Aznavour qui a étudié ici, au collège arménien de Sèvres. Dans la modeste « galerie des photos » le jeu pourrait consister à retrouver, parmi les jeunes hommes ou les jeunes garçons, les visages de célébrités ayant pris pension dans la bâtisse comme Aznavour on l’a dit, mais aussi des personnalités comme Patrick Devedjian, président du Conseil général des Hauts de Seine. Le collège est aujourd’hui au centre d’un ambitieux projet culturel porté par l’association Sèvres 2015. Les pères Mékhitaristes, propriétaires de cette vaste propriété, prendront leur décision à l’automne, depuis leur fief vénitien, sur l’île San Lazzaro.

Aujourd’hui, l’endroit a le charme des lieux abandonnés ou presque abandonnés car l’activité scolaire n’est plus pratiquée que deux fois par semaine. Entre ces moments-là, les quelque 12000 mètres carrés ne sont plus occupés que par un représentant de la congrégation des Mékhitaristes, un gardien, la responsable de l’association Sèvres 2015 et aussi paraît-il, un écrivain d’origine arménienne qui trouve ici un calme propice à son inspiration. Le théâtre quant à lui, a été muré pour éviter les squatters.

L’intérieur du bâtiment central, dit le « Niçois » à cause du style de sa façade est pour le moins vétuste. Quelques pièces sont entretenues néanmoins pour les besoins de l’association, du logement du père ou encore l’espace de la chapelle, mais il paraît que là-haut dans les chambres vit une colonie de souris et l’ensemble pleure après un projet de rénovation qui respecterait et le lieu et l’élan donné par les pères Mékhitaristes au milieu du 18e siècle.

A l’origine, c’est un fameux cartographe de Napoléon qui habite cette maison offrant une vue parfaite sur la Seine et l’île Seguin. Son nom pouvait faire le tour du bâtiment puisqu’il s’appelait Louis-Albert-Guislain Bacler d’Albe. Le lieu abrite ensuite une école de jeunes filles jusqu’en 1890, puis une société de secours, la Croix Verte.

C’est en 1928 que s’y installe le collège arménien Samuel Moorat, le but étant toujours de porter plus loin la culture arménienne et singulièrement celle de la société savante des pères Mékhitaristes, lesquels fondent un premier collège à Padoue en 1834. L’ensemble est alors sous la protection royale de Louis-Philippe. Le collège déménagera au 12 rue Monsieur à Paris avant de trouver refuge en 1870 à Venise. Il revient à Sèvres en 1928 et ouvre de nouveau après la seconde guerre mondiale après restauration des bâtiments. Jusqu’à la fin des années quatre-vingt-dix, c’est à la fois un externat et un pensionnat.

Son devenir se pose donc aujourd’hui et l’association Sèvres 2015 porte un projet intitulé « Espace(s) Arménie (s) » qui vise à la transmission de la culture arménienne sans se limiter au génocide de 1915. Pour le financement, l’idée est d’implanter une activité commerciale, notamment hôtelière, sur le vaste parking désormais désert qui s’agrippe au coteau de la propriété.

Avec le projet, le site comporterait autour d’un mémorial, un musée, un espace culturel et associatif, un centre d’enseignement et un institut international pour la vérité et la justice. Il faut savoir que la communauté arménienne est sortie perdante du traité de Sèvres (signé juste à côté au sein de l’actuel musée de la céramique) au lendemain de la seconde guerre mondiale en voyant son territoire largement amputé au profit de la Turquie, avec la perte inestimable au passage des deux monts Ararat, le symbole parmi les symboles géographiques, de cette toute première société de chrétiens.

Ambitieux sur le plan architectural, ce projet visant à relancer le rayonnement culturel arménien en région francilienne, est donc entre les mains des Pères Mékhitaristes qui devraient statuer à l’automne.

D’ici-là, le site vit dans une précieuse tranquillité, séparée de l’île Seguin en travaux par la Seine, la route et le tramway. Dans l’avenir une passerelle enjamberait le tout. Le grand cèdre libanais classé (une communauté arménienne vit au Liban) joue toujours les figures de proue, face à un collège Samuel Moorat qui désormais attend l’heure de sa résurrection.

Source : https://www.lessoireesdeparis.com/2015/05/11/le-college-armenien-de-sevres-proche-dune-nouvelle-vie/