Historique du collège mekhitariste de Buenos Aires.

Le Père STEPAN FERAHIAN, fondateur du collège de Buenos Aires.

L’abbé Mékhithar de Sébastia envoyait ses prêtres au monde. Ils devaient avoir des attributs très définis: une personnalité charismatique, capable de conquérir le cœur d’une communauté, une volonté de fer capable de surmonter les obstacles,  une application au travail hors normes.

Leur mission était de s’insérer dans une communauté,  à une culture et des coutumes très différentes aux siennes, de créer les recours pour acheter un immeuble destiné à l’école, et commencer á la faire fonctionner.

le Révérend Père Stépan Ferahian accomplit toutes ces conditions. Ceux qu’ils l’ont connu sont témoins.

Conformément aux préceptes de l’Abbé Mekhitar : servir et illuminer le peuple arménien, servir  la culture arménienne et  la gloire de Dieu,  connaître les propres qualités, gagner de la confiance en soi et les moyens pour faire des liaisons avec le monde pour  laisser  en héritage aux nouvelles générations.

Le Père Stépan naquit á la fin du XIX ème siècle à Ankara au sein d’une famille catholique. Il survécut le génocide et enfant encore il entra au couvent de Venise en étant ordonné comme prêtre à l’âge de 22 ans.

Il étudia sciences naturelles et devint érudit dans l’analyse et classification botanique selon Karl Lynée.

Il adopta et transmit à ses élèves la profonde valorisation de la foi, de la culture et de l’identité arménienne

En 1950 il arriva en Argentine en commençant le travail qui aboutit à la création du Collège Mekhitarian de Buenos Aires en 1956.

Ce furent des années de luttes et d’espoirs. Frappant des portes, cherchant de l’aide, convaincant  les parents d’inscrire ses enfants chez les Mekhitaristes, en attendant au couloirs des ministères, en faisant connaissance avec les personnes de la culture argentine: des écrivains, professeurs, poètes, jusque qu’il arriva à atteindre son but.

Dans sa valise il y avait peu de choses, sa carte d’identité, la lettre de Napoléon, et deux siècles et demi de l’histoire de la congrégation.

60 ans après il reste vivant pour ses élèves et lui. Ses yeux et son âme s’illuminent chaque fois qu’il voit une  génération qui termine le collège.

Cet ancien  élève : Edgardo Kevorkian raconte :

C’était 1959. On m’avait inscrit récemment au collège. Mes compagnons me demandaient si je connaissais Padre Esteban. Quand finalement je le vis , son regard fut la carte de présentation. Au moment où nos yeux se rencontrèrent je me demandai: quelle sorte d’homme est-il? Qu’attend de nous? Ceux qu’ils l’ont connu savent que son regard produisait un coup. c’était le regard de quelqu’un  de décidé, une personne dévoué à son œuvre, quelqu’un qu’on ne peut  soumettre aux offres d’une vie facile. Quelqu’un qui te demande: qui es-tu? Quelle est ta valeur?

Il représentait complètement sa vocation.

Discipliné à l’extrême je me demande maintenant s’il a réellement existé. Il s’enjouait de notre progrès, en nous soutenant toujours. Au collège, tout au long des classes et des années, j’avais trouvé le mystère fascinant de la personnalité et du caractère de cet homme.

Sa pédagogie se montrait au moyen des mots, mais aussi au moyen des regards et des silences.

Pour lui le repos  était faire des projets plein d’enthousiasme.

Manger près de lui c’était participer á une cérémonie entouré d’un silence respectueux en face de Dieu à qui on remerciait la nourriture.

Son honnêteté était inébranlable, face à lui-même, face à la vie, face à Dieu.

Il cherchait chacun de nous, ses élèves, pour nous enseigner ce que nous savions pas. , ce que nous pourrait être utile dans notre vie, il voulait nous montrer notre rôle sur la planète.

Ils nous interrogeait : savez-vous ce qui signifie « vivre avec »? Je l’entends encore…

Quand nous lui demandâmes comment avait-il réussi à  obtenir les énormes donations pour réaliser son œuvre, il nous répondit: tous les hommes ont dans leur  cœur un lieu de bonté. Moi je le cherche et je prends d’eux le meilleur, mais je ne le fais pas pour moi mais pour les autres.

60 ans sont déjà passés ..chaque fois que j’ai un  doute, je pense á lui en désirant lui demander un conseil, une solution.

Je sais que lui, avec le même regard inflexible et ses mots justes, me dira  le bon chemin,   le plus dur mais le plus sûr. La route où tu marches en confiance sans te perdre puisque c’est Dieu qu’il te l’a préparé.

par H.Kozanlean  Buenos Aires

Voir des photos souvenirs ICI

Aujourd’hui, le collège fonctionne toujours, il ont un compte Facebook, poste régulièrement des photos, on y voit pas de vartabed, le collège semble être géré que par des femmes.  Les messages d’amitiés restent sans réponses et c’est dommage.